De par son architecture, sa dimension et sa beauté, cette vieille maison québécoise capte le regard de quiconque passe près du Lac du Village. Cet ancien presbytère, autrefois situé près de l’église catholique, fut bâti vers 1851 sur un terrain donné par le seigneur de Montarville. Henri Favreau, maître-menuisier en bois, et Guilbert Provost, maître-maçon, tous deux de Boucherville, en furent les artisans.
Le style d’architecture possède toutes les caractéristiques inhérentes aux bâtiments érigés au cours de la première moitié du XIXe siècle. La pierre des champs mouchetée utilisée pour l’extérieur et les cheminées doubles ancrées dans les pignons caractérisent bien le type de maison rurale que l’on trouvait à l’époque dans la périphérie de Montréal. Les murs ont de quatre à cinq pieds de profondeur. La structure interne est constituée presque entièrement de bois de pin. Il est intéressant de noter que le coût de la construction ne fut, à l’époque, que de 6 000 $.
La première église et son presbytère, à la fin du XIX siècle. À l’avant-plan, le curé Norbert-Alphonse Valois. (Coll. Herménégilde Raymond)
Le presbytère, en 1936. (Coll. Jean Plante)
Le grand déménagement
Un presbytère moderne rattaché à l’église fut construit en 1960, menaçant ainsi l’existence de l’ancien presbytère dont l’entretien était devenu trop onéreux. La démolition de la pittoresque maison de pierres semblait inévitable. Cependant, le maire de l’époque, M. Gérard Filion, et le curé de la paroisse, Mgr Gilles Gervais, appuyés d’un groupe de citoyens, firent campagne en faveur de sa conservation.
La Commission des monuments historiques approuva leur démarche et classa le presbytère monument national, le 6 décembre 1966. Il fut alors démoli, pierre par pierre, et reconstruit tout près de son premier emplacement, dans le parc qui entoure le petit lac. Tous les efforts nécessaires furent déployés pour lui conserver son caractère. L’intérieur, décoré de meubles anciens, de draperies tissées à la main, de peintures et de pièces d’artisanat, contribue d’autant à créer une atmosphère authentique et chaleureuse. En 2007, des travaux majeurs de restauration ont été entrepris pour maintenir sa valeur et son cachet patrimonial par l’utilisation de matériaux appropriés.
Un centre culturel
Après moult considérations et discussions sur le rôle du Vieux Presbytère, une décision a fait l’unanimité au conseil municipal. Il serait officiellement destiné à servir de centre civique. Depuis, le Vieux Presbytère reçoit annuellement plus de 5 000 visiteurs. Les nombreuses activités (rencontres, conférences, concerts, expositions, etc.) qui s’y déroulent sont toujours enveloppées de la chaleur particulière dégagée par ces murs remplis d’histoire.
Le Vieux-Presbytère, de nos jours.