Cette grange-étable rouge à toit brisé constitue le seul bâtiment encore présent associé à la Villa Grand Coteau, grande exploitation agricole appartenant jadis aux Frères de Saint-Gabriel.
En achetant en 1922 un vaste terrain donnant sur le rang des Vingt-Cinq aux Jésuites qui y exploitaient une petite ferme comprenant quelques animaux, dont des vaches laitières, des poules, des moutons, des porcs et des chevaux, les Frères de Saint-Gabriel vont à leur tour cultiver ces terres pour en faire une exploitation modèle nommée la Villa Grand Coteau. Cette communauté travaillera d’arrache-pied pour transformer ces installations d’abord rudimentaires et faire rayonner une exploitation agricole reconnue par la communauté montarvilloise pendant 50 ans.
Les Frères vont peu à peu améliorer les installations en place, mais un incendie viendra réduire en cendres la majorité des bâtiments de la ferme en 1940. Peu après, les religieux vont reconstruire de nouveaux bâtiments, dont une grande étable utilisée pour abriter le troupeau des Frères constitué de 75 vaches laitières, 40 taures et deux taureaux. L’architecture de la grange-étable reprend le modèle américain à toit brisé, vanté dans les journaux d’agriculture de l’époque.
La grange-étable permet aussi d’entreposer le foin nécessaire pour nourrir les bêtes de même que la paille servant à la litière. L’exploitation laitière constitue un pan important des activités à la Villa Grand Coteau. Vers 1940, au début de la production, les Frères effectuent chaque matin le train avant d’aller porter les bidons de lait recueillis à la gare de Saint-Bruno. Ceux-ci prennent la direction de Montréal où ils sont réceptionnés par deux Frères qui en font la distribution directement chez le client. Lorsque la production sera plus importante, les Frères achèteront un camion et feront eux-mêmes la distribution.
Aujourd’hui, la grange, maintenant propriété de l’Institut de recherche et de développement en agroalimentaire (IRDA), se dresse encore le long du rang des Vingt-Cinq d’où on peut apprécier son état de conservation. Elle évoque le passage marquant des Frères de Saint-Gabriel dans le développement de l’agriculture à Saint-Bruno-de-Montarville. De plus, bien qu’elle n’abrite plus d’animaux, elle est encore utilisée à des fins agricoles par l’IRDA.