Très nombreux à une certaine époque sur le territoire de Saint-Bruno, les vergers et la pomiculture font partie de l’histoire agricole et paysagère montarvilloise.
Comme dans plusieurs secteurs situés au pourtour des collines montérégiennes, le territoire de Saint-Bruno est depuis longtemps un lieu de culture de la pomme. Les Pères Trinitaires d’un côté et les Frères de Saint-Gabriel de l’autre ont particulièrement contribué au développement du secteur pomicole de la région.
En effet, les vergers représentent un volet important de l’exploitation agricole des Frères de Saint‑Gabriel. C’est en 1918 que s’amorce l’exploitation du leur premier verger sur le mont Saint‑Bruno. Une dizaine d’années plus tard, les Frères agrandissent la superficie de cette culture en défrichant une seconde partie de la forêt du mont pour créer un deuxième verger.
Au tout début, les vergers des Frères comptent une quinzaine de variétés de pommiers, mais ce nombre doublera rapidement. Les Frères procèdent à chaque étape de production, de l’entretien du verger jusqu’à la transformation de la pomme, embouteillant même leur propre jus de pommes. On retrouve d’ailleurs encore aujourd’hui dans le parc national du Mont-Saint-Bruno le bâtiment qui abritait jadis le pressoir à jus.
Il est impossible de parler des vergers de Saint-Bruno sans faire mention du frère Marcel Alary. Ce dernier est aux vergers ce que le frère Gabriélis est à l’arboretum. C’est lui qui, pendant près de cinquante ans, travaillera aux vergers comme pomiculteur. Participant à des expériences en pomiculture, le frère Marcel Alary utilise aussi les vergers comme lieu de démonstration différentes techniques de taille, de greffe, de contrôle des maladies, et autres. Ainsi, le frère Alary influencera les pomiculteurs de la région en partageant ses connaissances et son aide pour la culture et l’entretien des arbres fruitiers.
Le verger des Frères de Saint-Gabriel sera finalement vendu en 1976 au gouvernement du Québec, avec l’ensemble des propriétés des Frères, afin de constituer le parc du Mont-Saint-Bruno. Malgré la vente, la tradition et la présence des vergers se perpétuent sur le mont Saint-Bruno, puisqu’une partie des vergers d’antan est toujours exploitée par l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA).