Redéveloppement et mise en valeur de l’Îlot Natrel

Après plus de 60 ans d’activités laitières, l’usine Natrel d’Agropur ferme ses portes en mai 2016. La Ville a amorcé une démarche pour s’assurer que les projets à naître sont socialement acceptables, respectent les orientations et objectifs de ses outils de planification, dont le récent Programme particulier d’urbanisme (PPU), et permettent d’optimiser le potentiel de développement de ce secteur névralgique du centre-ville.
Prochaines étapes du projet
L’entrée en vigueur des règlements d’urbanisme a permis au promoteur du projet de redéveloppement de l’îlot Natrel de compléter l’élaboration du concept d’aménagement, pour fins d’analyse par la Ville. Ce projet a été soumis au comité consultatif d’urbanisme (CCU), qui a évalué sa conformité eu égard aux objectifs et critères du règlement relatif aux plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) et ceux du règlement relatif aux usages conditionnels. Ses recommandations ont été prises en considération par le comité de démolition qui, le 5 novembre 2019, a autorisé la démolition des bâtiments sur le site de l’ancienne usine Natrel.
Présentation du comité de démolition du 5 novembre 2019 concernant la démolition du site de Natrel
Un permis de démolition pourra être délivré si aucune demande d’appel de la décision n’est déposée à la Ville avant le 5 décembre 2019. Par la suite, le conseil municipal devra approuver les demandes de dérogations mineures, PIIA et usages conditionnels, conformément aux règlements d’urbanisme de la Ville. Suite à ces approbations, le promoteur pourra soumettre une demande de permis de construction, accompagnée des plans et devis complets. Après leur vérification, la Ville pourra délivrer un permis de construction pour permettre au promoteur de débuter les travaux.
Faits saillants de la démarche
Automne 2018 – Consultation publique et adoption des projets de règlements
À la lumière du Rapport synthèse et recommandations, le conseil municipal adopte trois projets de règlement en octobre 2018 pour assurer la mise en œuvre des orientations formulées par le comité de travail. Comme le prévoit la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, ces trois projets de règlement font l’objet d’une consultation publique en novembre 2018.
Durant le processus d’adoption des règlements, des démarches ont été initiées pour requérir la tenue d’un scrutin référendaire. Un avis public a d’ailleurs été publié pour annoncer la possibilité de signer un registre le 27 février 2019. Comme le permet la Loi, le dépôt d’une renonciation à la tenue du scrutin référendaire (une forme de pétition en faveur des modifications proposées) a cependant eu pour effet d’annuler cette procédure de registre. Un avis a été publié sur le site Web de la Ville le 21 février, confirmant l’annulation du registre. Ce document a été transmis aux occupants des immeubles compris dans les trois zones concernées par ce registre. Le dépôt de la renonciation fait en sorte que les règlements sont réputés approuvés par les personnes habiles à voter.
Ces règlements devraient entrer en vigueur dès que l’agglomération de Longueuil aura délivré les certificats de conformité prévus par la Loi.
- Règlement URB-PU2017-002 modifiant le programme particulier d’urbanisme du centre-ville
- Règlement URB-Z2017-008-1 modifiant le règlement de zonage URB-Z2017 afin de modifier les dispositions applicables à la zone MH-916 en ce qui a trait à la distance minimale devant être conservée entre un logement et certaines rues lorsqu’un tel logement est implanté au rez-de-chaussée
- Règlement URB-Z2017-008-2 modifiant le règlement de zonage URB-Z2017 afin de modifier les dispositions applicables à la zone MH-916 en ce qi a trait à la hauteur et au nombre d’étages permis pour un bâtiment principal
- Règlement URB-UC2018-002 modifiant le règlement relatif aux usages conditionnels URB-UC2018 afin de permettre les habitations collectives dans la zone MH-916
Annexe A – Grille MH-916
Consultation publique du 8 novembre 2018
Avril 2018 – Consultation publique
Le 19 avril 2018 s’est tenu une consultation publique sur le redéveloppement et la mise en valeur du site et du secteur de l’ancienne usine Natrel. Sous forme de portes ouvertes, l’événement a permis à plus de 300 personnes de se renseigner et d’émettre des commentaires sur les orientations et la vision d’aménagement préliminaire proposées par le comité de travail.
- Voir le dépliant présentant les orientations préliminaires
- Invitation à la consultation
Suite à cette consultation, le Centre d’écologie urbaine de Montréal a fait un rapport synthèse et la liste des recommandations du comité de travail.
- Rapport synthèse et recommandations, comité de travail pour le redeveloppement et la mise en valeur de l’Îlot Natrel, juin 2018
- Voir le communiqué du 13 juillet 2018
Janvier 2018 – Création d’un comité de travail
À propos de l’Îlot Natrel
En 1930, le Montarvillois Albéric Caillé fonde la Laiterie J. A. Caillé et fils au centre-ville de Saint-Bruno. La grange-étable est détruite par un incendie en 1953. Peu après décède le patriarche de la famille, et les cinq fils Caillé décident de vendre les terres agricoles pour se concentrer sur la production laitière. L’entreprise devient la Laiterie Mont Bruno Dairy Inc. C’est à ce moment qu’une nouvelle laiterie est reconstruite sur l’emplacement occupé par Agropur, à partir de 1979 jusqu’à tout récemment, sur le chemin De La Rabastalière.
L’usine d’Agropur (Natrel) de Saint-Bruno ferme définitivement ses portes en mai 2016, en raison notamment des investissements importants nécessaires pour sa modernisation, mettant ainsi fin à plus de soixante ans de transformation de lait sur ce site. Le démantèlement s’est amorcé le 13 décembre 2017. Acquis par l’entreprise Cogir immobilier, le site de l’ancienne laiterie est actuellement convoité pour la construction d’une résidence pour personnes âgées comportant environ 300 unités d’habitation.
À propos du Plan d’urbanisme et du Programme particulier d’urbanisme du secteur centre-ville
- Renouveler l’image du centre-ville en accentuant son dynamisme, sa dimension humaine et la mixité des fonctions.
- Optimiser le potentiel de redéveloppement (densité accrue, réduction de l’espace consacré aux stationnements de surface, etc.)
- Créer des milieux de vie inclusifs répondant aux besoins de tous (familles, personnes seules, ménages sans enfants, aînés, handicapés, revenus variés, origine ethnique, travailleurs, clients, etc.).
- Diversifier l’offre résidentielle (typologies, mode de tenure, dimensions des logements, abordabilité, etc.).
- Consolider les pôles d’emplois, les équipements publics structurants et l’offre commerciale de proximité.
- Favoriser une insertion harmonieuse des nouveaux bâtiments (implantation, volumétrie, nombre d’étages, architecture, etc.).
- Favoriser et sécuriser le transport actif et le transport collectif.
- Améliorer l’accessibilité universelle.
- Favoriser les lieux d’échanges et de rencontres.
- Accroître le verdissement et la plantation d’arbres.
- Encourager l’agriculture urbaine.
- Favoriser une meilleure performance environnementale (îlots de chaleur, perméabilité des surfaces, économie énergétique, matériaux durables, pollution lumineuse, etc.)
- Optimiser la gestion des matières résiduelles (nuisances visuelles et odeurs, cueillette, réduction du volume des matières enfouies).
- Prendre en compte les contraintes anthropiques (quais de chargement, ligne électrique, cour arrière de commerces, etc.).
- Usage mixte (commercial/résidentiel) obligatoire.
- Nombre minimal de logements fixé à deux (2) (sans maximum).
- Seuls les commerces de détail de proximité sont autorisés (dépanneurs, fruiterie, boulangerie, pharmacie, librairie, etc.), de même que les services personnels (esthétique, coiffure, conditionnement physique, agence de voyages, etc.), les services professionnels (avocat, comptable, ingénieur, finance, courtier, publicité, vétérinaire, etc.), certains services spécialisés (location de films, photographe, comptoir postal, couturier, cordonnier, etc.) et les restaurants.
- Les logements au rez-de-chaussée sont autorisés uniquement à 20 mètres de la rue.
- Les commerces et services ne sont permis qu’au rez-de-chaussée.
- Le seuil minimal de densité est fixé à 45 logements par hectare.
- Les bâtiments peuvent être isolés, jumelés ou contigus.
- La marge avant minimale est de 3 mètres et maximale de 5 mètres.
- Les marges latérales minimales sont de 2 mètres d’un côté et de 3 mètres de l’autre.
- Aucune marge minimale arrière.
- Le nombre minimal d’étages est fixé à deux (2) et le nombre maximal est fixé à quatre (4).
- Si le bâtiment comporte quatre (4) étages, le dernier étage soit être implanté à plus de 8 mètres de la rue.
- Les murs doivent comporter un parement de maçonnerie dans une proportion d’au moins 90 % de la surface des deux premiers étages (peu de restrictions pour les autres étages).
- Des espaces libres d’au moins 10 mètres2 par logement doivent être conservés sur le terrain.
- En cour avant, au moins un arbre par tranche de 50 mètres2 de terrain doit être planté. Dans les autres cours, le ratio est d’un arbre par 100 mètres2 (excluant l’aire de stationnement).
- Dans le cas d’une habitation collective, le ratio minimal de stationnement est fixé à 0,6 case par logement (max. une (1) case par logement). Au plus 20 % de ces cases peuvent être aménagées en surface.
- Une aire de stationnement extérieure doit comporter des arbres afin que la canopée assure l’ombrage sur au moins 40 % de la surface.
- Potentiel de développement de la fonction commerciale très limité au centre-ville (potentiel pour des restaurants avec service complet, ainsi que dépanneurs et spécialistes alimentaires).
- L’analyse réalisée par Pierre Bélanger, économiste, confirme que le marché pourrait absorber l’offre de logements pour personnes âgées proposée par COGIR.
- Le PPU centre-ville identifie un souhait de prolonger la rue de l’Hôtel-de-Ville à travers l’îlot Natrel et d’aménager un sentier piétonnier entre les rues Roberval et Montarville.
- La loi permet dorénavant aux municipalités d’exiger aux promoteurs de prévoir un certain nombre de logements abordables, sociaux ou communautaires à même un projet ou d’exiger une compensation financière en ce sens.
- La loi permet également aux municipalités d’adopter un programme d’acquisition d’immeubles en vue de leur aliénation ou de leur location à des fins prévues dans le PPU.
- La valeur élevée des immeubles adjacents au site de l’ancienne usine Natrel, la superficie restreinte des terrains, les restrictions de zonage (hauteur de bâtiments) et la capacité financière limitée de la Ville constituent cependant un frein à la réalisation d’une telle démarche.