Éléments discrets du patrimoine religieux, les croix de chemin sont témoins des valeurs chrétiennes et des fortes croyances populaires de l’époque. Trois croix sont encore présentes à Saint-Bruno-de-Montarville.
Témoins de la ferveur religieuse de l’époque et d’une grande dévotion populaire, les croix de chemin ponctuent encore aujourd’hui le paysage du Québec. On en dénombre entre 2 500 et 3 000 aux abords des routes rurales du Québec.
Nous pouvons regrouper les croix de chemin du Québec en trois grandes catégories : les croix simples, les croix aux instruments de la Passion et les calvaires. La croix simple consiste en une croix ornée de quelques éléments décoratifs positionnés soit aux extrémités soit à la croisée ou n’affichant aucun ornement. La croix aux instruments de la Passion est plutôt agrémentée d’objets symboliques alignés le long de la traverse. Le nombre et la position des objets varient, mais le répertoire reste fixe : lance, éponge, marteau, clous, couronne d’épines. Enfin, le calvaire, qu’il soit abrité ou non d’un édicule, désigne les croix sur lesquelles est installé le Christ.
L’érection de ces croix de chemin peut s’expliquer par plusieurs raisons. Certaines croix commémorent le lieu d’un événement, d’autres évoquent la fondation d’une paroisse, d’une ville ou même simplement la prise de possession d’un lieu. Les croix peuvent aussi être érigées comme lieu de rassemblement pour la dévotion publique, ou simplement construites par les particuliers pour témoigner d’un voeu, dans l’optique d’obtenir une faveur ou pour signifier leur reconnaissance envers une faveur obtenue.
Neuf croix de chemin ont été implantées à Saint-Bruno entre 1892 et 1970. Trois d’entre elles subsistent encore aujourd’hui : une croix simple construite par un particulier, la croix de remplacement et celle du notaire Victor Morin.
Célèbre notaire, Victor Morin (1865-1960) séjournait l’été dans une maison de campagne située sur le rang des Vingt. Passionné des croix de chemin, il fait ériger une croix sur le rang des Vingt en 1926, face à la montée des Trinitaires. On peut y lire cette inscription : « Par ce signe, tu vaincras ». Connu des milieux culturels montréalais, on doit à M. Morin la conservation du Château Ramezay qu’il fit classer par le gouvernement provincial.